En présence du réalisateur Frédéric Gonseth
Oxana, notre amie de trente ans, accueillie dans notre chalet de montagne en Valais : il y a quelques semaines encore ce ne pouvait être qu'une scène de vacances bien sûr.
Et là, non, c'est pour mettre ces enfants à l'abri. A l'abri de quoi ? Des bombes qui pleuvent sur Kyiv, la capitale où elle habite.
Nous nous interrogeons: en trente ans, cette Ukraine que nous avons vue aussi se déchirer de plus en plus entre son aspiration au mode de vie occidental, et le monde russe dans lequel elle avait de très fort liens économiques et familiaux .
Tout cela en partant d'une misère noire que nous avons filmée dès la chute du mur, ce qui n'est pas un bon début dans la vie d'une démocratie.
Encore très loin de l'Europe et de la démocratie, dans un régime miné par la corruption, en ce début de 2022,nous pensions que les chars russes ne rencontreraient guère d'obstacles, que l'Ukraine perdrait très vite sa consistance. Sans doute ce que pensait aussi le chef de bande qui a mis en 20 ans le géant russe à sa botte.
Mais ce n'est pas du tout ce qui s'est réalisé.
Alors il est temps de rendre hommage à ces êtres humains que nous avons cotoyés et filmés une demi-douzaine de fois durant ces trente années. De repérer les signes qui nous avaient échappés et qui auraient pu nous indiquer par quels chemin un peuple était entrain de prendre son destin en main.